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Chers pèlerins, bonjour !

Pour nous préparer au pèlerinage que nous vivrons ensemble en octobre prochain en Egypte, vous trouverez ci-après quelques réflexions brèves et - je l'espère - utiles et incisives. Bonne lecture!

Emanuelle Pastore

message du 8 mai 2023

Chers pèlerins,

Dans l’élan de Pâques, je reviens vers vous avec quelques précisions en vue de notre voyage/pèlerinage en octobre prochain. Tout d’abord, un très beau groupe – dont vous faites partie – est maintenant constitué et clos. Nous sommes trente personnes. Ensemble, nous allons sillonner cette terre sainte d’Egypte, d’abord traversée par le peuple d’Israël en marche vers Canaan, puis visitée par la Sainte Famille, habitée par les premiers moines et irriguée par le sang de nombreux martyrs.

La petite équipe qui va vous guider et vous accompagner pendant le voyage a changé en raison de circonstances imprévues. Je serai finalement accompagnée par deux prêtres : le p. Matthieu Jannin, prêtre du diocèse de Paris, avec qui j’enseigne au Collège des Bernardins depuis plusieurs années ; et le p. Rémi Duc-Maugé, Légionnaire du Christ. Tous les trois, avec notre guide local égyptien, nous nous partagerons la parole, que ce soit pour découvrir l’histoire des lieux que nous visiterons ou pour prier et célébrer.

Pour se préparer au voyage, je vous enverrai quelques réflexions. Vous trouverez la première ci-après. A très bientôt pour plus de nouvelles.

Emanuelle Pastore

Les premiers pèlerinages, toute une histoire

Ce n’est vraiment qu’au 4ème siècle que commence l’histoire des pèlerinages chrétiens, que ce soit en Palestine, en Syrie ou en Egypte. On entend par pèlerinage des voyages vers des lieux tenus pour saints, visités et vénérés en tant que tels. Avant cette époque, cette pratique est rare et même controversée dans le christianisme. On le voit déjà dans le Nouveau Testament, à propos du tombeau du Christ. Marc, qui est le plus ancien des évangiles, met dans la bouche de l’ange l’indication suivante : « Il est ressuscité ; il n’est pas ici ; voici le lieu où on le mit. » (Mc 16,6) Mais Luc, qui écrit une ou deux décennies après Marc transforme cette phrase d’une manière significative en évitant de situer le lieu du tombeau et en critiquant cette pratique : « Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. » (Lc 24,5-6) Pour Jean, qui écrit encore plus tard, les vrais adorateurs n’adorent ni à Jérusalem ni sur le mont Garizim (qui sont les deux lieux saints par excellence pour les juifs et les Samaritains), mais « en esprit et en vérité » (Jn 4,21).

 

Ainsi, on voit bien que le christianisme a eu tendance, pour différentes raisons liées à son histoire, à insister sur le caractère spirituel de son culte. Son temple est le corps du Christ, non un temple de pierre. De plus, pour une religion encore non reconnue légalement, la pratique de la vénération de certains lieux n’était certainement pas simple. Même si nous ne savons que trop peu de choses sur cette période, on peut tout de même s’en tenir au fait suivant : on ne connait pas de lieu saint vénéré par des chrétiens pendant le 2ème et le 3ème siècle. Même si certains lieux visités plus tard sont considérés comme déjà connus auparavant, il s’agit de rares visiteurs qui ne viennent pas comme « pèlerins », mais plutôt par intérêt documentaire (comme Méliton de Sardes ou Origène au 2ème siècle). Il faut attendre le 4ème siècle pour que des groupes de fidèles se rendent par exemple sur le mont des Oliviers à Jérusalem pour prier ou encore pour que la grotte de la nativité de Jésus soit montrée aux pèlerins à Bethleem.

 

Le même phénomène s’est produit pour les autres sites évoqués dans la Bible – nous en rencontrerons beaucoup en Egypte –, mais aussi avec les tombeaux des martyrs et plus tard avec ceux de personnages considérés comme des saints. C’est ainsi qu’un ensemble de sites attirant la dévotion des fidèles s’est peu à peu mis en place en Israël, en Egypte, en Jordanie, en Turquie, etc. Cette géographie sacrée a inspiré des déplacements et donc, des pèlerinages. Le nôtre s’inscrit dans cette tradition séculaire !

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